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Manchot au départ : ready, steady, go !
IA Remédiation

Apprendre n’est pas une course

Rémi |

Les pilotes de courses perdent souvent le contrôle de leur bolide à cause d’une mauvaise gestion de la vitesse.

Dans l’apprentissage, c’est un peu la même chose. Les élèves peuvent se sentir dépassés face à la difficulté d’assimiler une compétence et le manque de temps à leur disposition pour le faire.

Or, apprendre n’est pas une course de vitesse ; c’est bâtir un mur. Un mur en béton armé, dont la solidité dépend de ses fondations. Il faut donc y aller progressivement, step by step.

Mais comment les enseignants peuvent-ils accompagner chaque élève dans la construction de leur propre mur alors que le contexte scolaire et les examens invitent à traiter les chapitres des programmes à toute vitesse ?

La remédiation comme fondations

La remédiation est une approche pédagogique qui consiste à investir du temps pour aider les élèves qui rencontrent des difficultés d’apprentissage à les surmonter. A priori, rien de révolutionnaire.

Et pourtant, à y voir de plus près*, il semble que la remédiation soit une stratégie particulièrement efficace, permettant en outre de réduire les inégalités scolaires :

  • Un gain d’environ 5 mois de progrès par an, avec un impact plus fort en mathématiques et sciences.

  • Une efficacité optimale lorsque le seuil de maîtrise est élevé (80-90 %), avec un suivi rigoureux et des stratégies de soutien adaptées (tutorat, travail collaboratif).

  • Une méthode plus performante en primaire (+8 mois) qu’en secondaire (+3 mois)

  • Une approche qui comble les lacunes en donnant plus de temps et de soutien aux élèves en difficulté, pour éviter qu’ils ne décrochent.

Pour aller plus loin sur les effets de la remédiation

→ * Lire Mastery learning, un article sur les effets de la remédiation. Source : Education Endowment Foundation.

 

Si la méthode est prometteuse, en France elle n’est pas si simple à mettre en œuvre.

Un circuit difficile à installer

La remédiation exige des enseignants un travail long et complexe : identifier les difficultés, ajuster l’accompagnement et structurer les apprentissages en fonction des besoins.

Cela demande :

  • D’adapter l’organisation du temps en classe en ajustant la durée consacrée aux apprentissages de façon flexible.

  • D’investir dans la formation, pour donner aux profs les outils nécessaires à la remédiation (en se tournant vers des dispositifs comme la classe inversée par exemple).

  • De trouver le juste équilibre entre soutien aux élèves en difficulté et maintien de leur motivation.

Le défi est de taille mais des solutions existent.

Notre équipe pédagogique travaille actuellement sur ce sujet, avec des enseignants de maths et d’histoire-géographie, dans le cadre d’une expérimentation avec l’académie de Lyon.

Elle a identifié pour vous quelques pistes prometteuses.

Les cinq mots-clés de la remédiation

IMG_1104Des enseignants d’histoire-géo construisent l’outil de remédiation idéale (1er atelier)

En interrogeant une vingtaine d’enseignants sur ce qu’ils imaginent comme la meilleure remédiation possible, cinq concepts-clés ressortent :

  1. Différenciation : les élèves ne font pas tous les mêmes erreurs. Il convient d’abord d’identifier celles qui reviennent le plus souvent et de proposer quelques activités différenciées afin que chaque élève progresse.

  2. Modélisation : montrer aux élèves des exemples de réponses réussies et des exemples d’erreurs est un moyen efficace d’aborder de façon réaliste une difficulté.

  3. Réflexivité : les démarches qui favorisent la métacognition, comme les écrits réflexifs, les auto-évaluations ou les journaux d’apprentissage, sont des outils puissants pour une prise de conscience et une autonomisation des élèves.

  4. Entraînement : que ce soit sur une partie de l’évaluation qui a posé problème ou via des quiz, l’entraînement est le meilleur (le seul ?) moyen de progresser !

  5. Incitation : parce que les élèves sont sensibles à ce que leurs efforts soient récompensés par des résultats, une incitation sous la forme d’une perspective de rattrapage ou de nouvelle évaluation est un moyen efficace de motiver les élèves.

Ces concepts-clés ont un point commun : ils demandent beaucoup de temps et d’investissement à l’enseignant. Dans de prochains articles du blog, nous creuserons chacun de ces sujets et vous proposerons des outils pratiques à mobiliser en classe.

Mais surtout, nous croyons que l’IA peut avoir un impact significatif pour aider les enseignants dans cette phrase de remédiation !

  • En générant des supports de remédiation différenciés,

  • En suggérant des exemples de copies d’élèves pertinents à étudier,

  • En facilitant la correction et l’évaluation.

C’est la mission que s’est fixée Ed.

🛠 Une ressource en attendant Ed : les balises de remédiation

Les balises de remédiation sont des sigles ou des mots utilisés par l’enseignant ou l’enseignante lors de la correction des productions des élèves.

Elles renvoient à du contenu en ligne susceptible de faire progresser les élèves sur les erreurs les plus courantes rencontrées dans une matière (par exemple des vidéos de méthodologie).

Voici une petite sélection de ressources sur ce sujet dans 3 matières :

  • Un système de balises à réutiliser en histoire-géographie : cliquez ici

  • Des vidéos de remédiation en français (lycée) : cliquez ici

  • Des vidéos de remédiation en mathématiques (collège) : cliquez ici

 

Conclusion

Passez du temps à construire des murs solides. Examinez les briques, diagnostiquez les failles, cimentez les imperfections. Un mur bien construit ne freine pas, il soutient ; il ne limite pas, il élève.

La remédiation n’est pas un obstacle, c’est une rampe de lancement pour un apprentissage plus juste et plus efficace.

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